Nocturne I, 2019 I Huile sur toile, 150 x 120cm

NOCTURNE

L’expérience que l’on fait de la lumière est double : d’une part, lorsqu’elle se dépose sur le monde ; d’autre part, lorsqu’elle se dépose dans nos yeux. Si, ultimement, la première n’est qu’une sous-catégorie de la seconde, il n’en reste pas moins que la manière dont notre corps les vit est radicalement différente. Ainsi, avant même de proposer quelque idée sur la lumière, il est judicieux de clarifier la partie de l’expérience qui en sera le sujet.

Lorsque la lumière jaillit de sa source pour venir directement s’ancrer en nos pupilles, sans interruption de sa naissance à sa mort (peut-on d’ailleurs imaginer plus beau mausolée qu’un noir profond cerclé d’iridescence), c’est avant tout son intensité et sa couleur qui domineront l’expérience que l’on en fait. C’est ce à quoi notre corps va s’accorder, laissant notre iris révéler d’innombrables nuances lorsque la lumière l'inonde ; se creusant en abîme lorsque celle-ci vient à manquer. C’est en quelque sorte le troisième aspect essentiel de la lumière lorsqu’elle nous parvient pure : son action sur le corps.

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PIERRE