L’abstraction américaine, particulièrement les voies développées par Marc Rothko, Ellsworth Kelly ou Barnett Newman, m’ont à leurs manières, ouvert les yeux sur une forme de radicalité que je ne supposais pas auparavant. La réduction des formes à ses plus pures composantes offrent de nouvelles formes au sacré - au même titre que le sublime fut une voie - que j’ai expérimenté notamment dans la chapelle Rothko à Houston.

Depuis le début de mes recherches, je me suis senti limité par le cadre traditionnel, cherchant constamment à en repousser les frontières. Cette quête m’a conduit à envisager de sortir des espaces d’exposition conventionnels pour intégrer mes créations dans des lieux patrimoniaux ou contemporains. J’explore l’idée de remplacer des fermetures imposées par l’architecture par des perspectives simulées, des « trompe-l’œil abstraits », pour ouvrir de nouvelles dimensions.

L’idée principale est de proposer une perception de l’immensité là où l’on ne s’y attend pas : sur des façades borgnes, des murs d’églises défraichis, ou dans des lieux clos et oubliés : tous ces espaces que l’on ne regarde pas vraiment. Je veux créer la surprise, des brèches dans le réel et permettre, sinon s’autoriser, à vivre une expérience visuelle qui crée une dissension dans notre quotidien